Et ça continue encore et encore…
Un changement au niveau de la ligne de communication du parti se fait cependant sentir. Entraîné par le nouveau directeur de ce département choisi par sa fille Marine, le parti d’extrême droite prend, en apparence, ses distances avec les partis catholiques intégristes. Ainsi, certains sujets de société pourtant traditionnels de l’extrême droite comme l’avortement ou le Pacs, susceptibles de contrarier un électorat potentiel, restent sous couvert.
Le Pen est un fédérateur. En 1972, il avait déjà réussi à rassembler en un unique parti des dizaines de groupuscules d’extrême droite aux idées différentes, et même récupérer certains communistes déçus. A l’heure actuelle, dans un contexte mondial libéral qui laisse sur le bord de la route les moins performants ou les plus faibles, sa position est pour le moins ambiguë. D’un côté, cette situation économique difficile peut être à son avantage. Les tribuns d’extrême droite ont de tous temps su tirer profit de crises similaires, pour désigner un bouc émissaire, responsable de tous les maux. Dans la pure tradition nationale-socialiste, Le Pen veut une libéralisation sélective et élitiste, et un socialisme patriote.
Mais cet atout majeur n’est pas le seul avantage du leader frontiste. Nicolas Sarkozy, qui tente de s’approprier les sujets traditionnels de l’extrême droite (immigration, sécurité, karcher…) dans l’espoir de récupérer des voix, pourrait bien voir les choses tourner différemment. Ce pourrait fort bien être un effet inverse qui se produise. Le Pen le dit lui-même : « Pourquoi préférer la copie à l’original ? ». Qualifiant Sarkozy de « girouette », ses propos concernant l’actuel ministre de l’Intérieur se sont donc bornés à ceux d’un « génie » plagié.
Enfin, Jean-Marie Le Pen conserve l’un de ses atouts de toujours : il se présente comme le martyre de la république. Une fois de plus, la question des 500 signatures soulève les débats. Si Nicolas Sarkozy interdisait à mots couverts aux maires UMP de donner leur signature, Le Pen pourrait retourner la situation comme il l’a fait dans le passé, obtenir finalement les signatures et brandir les obstacles qui lui sont imposés comme autant de preuve de sa valeur. Mis au ban par la droite dite classique, il serait alors en position de victime, ce qui, automatiquement, aurait tendance à accroître le soutient qui lui est fait.
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